Je suis effaré par le nombre de personnes qui souffrent de rhumatismes et de femmes très inquiètes au sujet de « leur » ostéoporose dont on leur parle de plus en plus souvent. C’est pourquoi il m’est apparu utile de demander conseil à mon confrère le Dr Jean-Pierre Poinsignon, rhumatologue, afin de vous aider à y voir clair.
Pr Henri Joyeux : Pourquoi faut-il modifier son alimentation lorsqu’on souffre de rhumatismes ?
Dr J-P Poinsignon : Les rhumatismes représentent un ensemble de maladies qui affectent les articulations du corps humain et leur voisinage immédiat : capsule articulaire, tendons, ligaments et muscles.
Il faut considérer l’organisme comme un mecano géant fait de pièces et de rouages qui sont tous passés par notre bouche. Les défauts sur les articulations ne représentent que le résultat d’aliments mal sélectionnés, maltraités par les hautes températures de cuisson, le tout dans une culture alimentaire moderne industrialisée.
Au fur et à mesure de l’encrassage alimentaire, les petits défauts se révèlent :
- La faillite des cartilages générant les arthroses multiples
- La faillite de l’os et sa traduction ostéoporotique
- Les inflammations multiples témoignant de la lutte désespérée du système immunitaire pour essayer de débarrasser l’organisme de molécules étrangères toxiques.
Sur certains terrains génétiques sensibilisés, l’inflammation devient chronique, ouvrant la porte aux rhumatismes immunitaires. Cependant il n’est jamais trop tard pour corriger les erreurs alimentaires communes.
Quels médicaments conseillez-vous ?
Les médicaments symptomatiques ne s’attaquent pas aux causes des maladies rhumatologiques, mais essayent de masquer les douleurs des victimes qui ne savent même pas les raisons de leur mauvais sort.
Il existe une trentaine d’anti-arthrosiques sur le marché des médicaments… et malgré la prescription quotidienne de ceux-ci par les rhumatologues à leurs patients, les chirurgiens orthopédiques continuent de remplacer les articulations abîmées par des prothèses (hanche, genou, épaule, etc.)
Comme je le dis à mes amis chirurgiens, qui sourient : « si vous avez beaucoup de travail, c’est à cause de l’échec des médicaments anti-arthrose ! »
Les promesses de ces médications ne sont pas tenues !
Comment avez-vous découvert le lien entre l’alimentation et les articulations ?
Grâce à l’une de mes patientes … et je lui en suis vivement reconnaissant. En effet, elle était atteinte d’une polyarthrite rhumatoïde sévère, à laquelle j’avais prescrit un traitement inopérant. Cette patiente est finalement allée à Montpellier se faire soigner par le génial Dr Jean Seignalet pendant deux ans, avec un résultat extraordinaire. Elle a eu la fantastique initiative de revenir à mon cabinet pour me décrire son amélioration articulaire, bravant ainsi ma colère éventuelle d’avoir été abandonné (aucun médecin n’aime qu’on l’abandonne, car il le vit comme une blessure narcissique).
C’est alors que j’ai pris contact téléphonique avec son sauveur, lu son véritable traité de médecine, analysé ses succès et également ses 20 % d’échecs. Je l’ai fait venir pour une conférence auprès de mes confrères rhumatologues, j’ai mis en pratique sa théorie auprès de certains de mes malades volontaires et, très vite, je fus convaincu de la méthode, qui repose exclusivement sur l’alimentation. Je précise que j’avais d’abord essayé sa méthode sur moi et j’avais vu disparaître ma pollinose allergique aux graminées, mes brûlures œsophagiennes, mon herpès labial récurrent, mes quatre kilos en trop …
En quoi consiste la méthode alimentaire du Dr Seignalet ?
Elle est relativement simple : il s’agit d’exclure (ou au minimum de réduire) la consommation d’aliments qui ne sont pas totalement adaptés à notre organisme, car apparus il y a « seulement » 10 000 ans. Ces aliments à éviter sont les produits laitiers et les céréales – en particulier le blé et le gluten qu’il contient.Il conseille également une cuisson douce des aliments, car les cuissons à haute températures peuvent créer des modifications chimiques toxiques. Et bien sûr, il faut éviter au maximum les produits « industriels », remplis d’additifs et substances chimiques étrangères à ce que notre corps demande.
Pourquoi conseillez-vous de faire de l’exercice lorsqu’on souffre de rhumatismes ?
En dehors des périodes douloureuses où le repos reste le meilleur des anti-inflammatoires, il faut reconnaître que l’exercice (plutôt en plein air) entretient la fonction articulaire, oxygène les cellules des différents tissus articulaires et stimule l’évacuation des déchets à éliminer. Les excès d’acidité sont éliminés par la respiration et les urines. La fonction cardiopulmonaire est stimulée. Les cartilages et tissus ont besoin de mouvement pour rester fonctionnels le plus longtemps possible.
L’homme est fait pour marcher, courir, sauter (avec ses membres inférieurs) et soulever, porter, tirer, etc. (avec ses membres supérieurs). Mais aussi pour se tordre, se fléchir, s’incliner (avec la colonne vertébrale).
La sédentarité est le début du vieillissement accéléré. Elle est responsable de l’état déplorable de l’appareil locomoteur des Occidentaux. Et à l’inverse, les sportifs de compétition ont également de graves problèmes avec leur appareil locomoteur, par excès de performances.
Parlons maintenant de l’ostéoporose. Est-ce une maladie qui « ne fait pas mal » ou un risque de fracture ?
Lorsqu’on fait du ski ou lorsqu’on monte sur un escabeau, il existe un risque de se fracturer un os : cela ne transforme pas la pratique du ski ou le fait de monter sur un escabeau en maladie. La plupart des membres du corps médical, au prétexte de la prévention des fractures, ont confondu de bonne foi une maladie avec un risque.
La densité osseuse, que l’on mesure en laboratoire par densitomètre, n’est pas le reflet fidèle de la solidité osseuse. Et il est abusif sur le plan médical de transformer l’ostéoporose commune en maladie… mais cela reste très lucratif. Le risque de fracture osseuse est corrélé scientifiquement aux risques de chute… lutter contre les facteurs de chute semble actuellement plus efficace que tous les médicaments anti-ostéoporotiques, caractérisés par leurs promesses non tenues.
Quelles sont les causes de l'ostéoporose commune ?
L’ostéoporose commune primitive est (à mon avis d’observateur critique et de thérapeute libéral indépendant) simplement le résultat d’une mauvaise hygiène physique, tout au long de la vie, basée sur la sédentarité moderne du monde occidental et sur l’alimentation trop acidifiante avec les excès de viande des pays riches, de céréales mutées, de produits laitiers animaux.
La géographie et l’épidémiologie de cette tendance du squelette à perdre trop rapidement sa masse osseuse est superposable à l’Occident et à son mode de vie (États-Unis d’Amérique du Nord, Canada, Europe, Australie, Nouvelle-Zélande.)
Au rayon de la prévention, que proposez-vous ?
Ne pas accélérer le vieillissement osseux en respectant une hygiène de vie tout au long de son existence et non simplement quand commencent la vieillesse ou la ménopause…
L’hygiène de vie comporte une hygiène gestuelle avec un minimum d’activité physique, puisque la marche est le mode de déplacement naturel de l’homme, et une alimentation adaptée à la génétique humaine forgée au Paléolithique et non selon l’alimentation de ces 100 dernières années.
Je propose donc l’alimentation « bio » avec beaucoup de végétaux, beaucoup moins de viande et de céréales, l’éviction totale des produits laitiers, des cuissons basse température à la vapeur douce.
Pourquoi insistez-vous tellement sur l'exercice physique ?
Les sportifs ont plus de masse osseuse car ils possèdent plus de masse musculaire.
L’os est un tissu vivant que l’on peut stimuler par des contraintes et les petits chocs en sautillant d’un pied sur l’autre, comme cela se produit dans la course… courir avec un sac à dos chargé de quelques kilos est une bonne méthode pour stimuler l’os… à condition de ne pas l’avoir empoisonné auparavant par des BIPHOSPHONATES… classe de « médicaments » vendus comme « anti-ostéoporose », détestée à juste titre par les dentistes car ils peuvent être à l’origine d’ostéonécrose du maxillaire, très douloureuse.
Selon vous, il faut en finir une fois pour toutes avec la dictature du calcium contenu dans le lait de vache…
Le calcium du lait de vache est fait pour son veau, exclusivement… Tout comme les hormones de croissance contenues dans le lait de la vache, tout comme les immunoglobulines du lait de vache, destinées au veau pour lutter contre des maladies bovines. Je prétends qu’il faut en finir avec les laits animaux pour les humains… tout court. (Les agriculteurs sont les premières victimes de notre société chimicolactée.)
Peut-on prévenir (soigner) l'ostéoporose par des médicaments ?
Catégoriquement NON. La vitamine D n’est pas un médicament, c’est une hormone fabriquée par l’homme sous l’action des rayons du soleil. C’est donc un produit naturel indispensable à la santé humaine, qui agit favorablement sur l’ensemble des cellules humaines, en plus de ce que l’on connaît déjà sur la cellule osseuse. Le calcium, le magnésium, le phosphore, le manganèse, etc. sont aussi des éléments naturels dont nous sommes constitués et qui sont recommandés pour prévenir l’ostéoporose. Mais on ne peut pas appeler cela des « médicaments » !
Un dernier mot pour clore le sujet ?
La connaissance scientifique peut avancer par… des erreurs, des errements, des doutes, des retours en arrière, des regrets. « L’erreur est humaine… Il est diabolique de persévérer » et surtout de vouloir s’y complaire… La notion d’ostéoporose « maladie de la femme ménopausée » a du plomb dans l’aile, et c’est tant mieux.
Je remercie très chaleureusement mon collègue rhumatologue pour ses conseils qui feront grincer pas mal de dents. L’objectif n’est pas de faire plaisir aux fabricants des laboratoires – comme y sont attachés certains médecins-journalistes-médiatiques de la télévision – pour recommander des médicaments coûteux, inutiles et souvent dangereux qui plombent toujours davantage le budget de la santé.
Mon objectif est d’enseigner la santé pour que vous restiez en pleine forme, la tête sur les épaules et les pieds dans les bottes.
Bonne santé à tous
Professeur Henri Joyeux
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