• Anti-rumination

       La première technique consiste à poser son esprit ici et maintenant. C’est ce qu’on appelle la méditation pleine conscience.

    Plusieurs fois par jour, on peut arrêter de faire des choses, et se concentrer sur ce que nous sommes à l’instant présent. Cela consiste à :

    • Ecouter son cœur battre
    • Sentir sa respiration
    • Sentir ses membres, ce qu’ils font (mon bras est étendu le long de mon corps, les doigts de ma main caressent ma hanche etc. )
    • Regarder vraiment ce qu’il y a autour de soi
    • Ecouter les sons, les détailler
    • Etc.

    Les études ont montré que ces petits décrochages, qui ne durent que quelques minutes, nous familiarisent avec notre monde intérieur et diminuent le risque de chute (ou rechute) dépressive ou anxieuse.

    Un autre exercice intéressant est d’écrire tous les jours son journal intime ou, pour parler un petit peu haut de gamme, devenir diariste :

    « Le diariste se prend lui-même comme objet d’observation, d’enregistrement, d’analyse et de jugement. Il se place en retrait des autres, séparé de la société et même de ses proches [3]. ».



    Voici ce qu’écrivait le diariste Maine de Biran (1766-1824) à propos de son journal intime :

    « Je suis seul, près de mon feu, retenu dans ma chambre par un froid très piquant survenu dans la nuit […]. Puisque je n'ai rien de mieux à faire, que je suis incapable en ce moment de me livrer à aucune étude suivie, il faut que je m'amuse à réfléchir sur ma position actuelle, sur l'état de mon cœur, dans cette époque de ma vie… »



    Certains diaristes, comme Benjamin Constant, vont jusqu’à rédiger leur journal avec des caractères cryptés pour que les lecteurs éventuels ne puissent pas le déchiffrer. La liberté est alors totale : il est possible de tout dire dans le secret de son journal puisque ce qui est écrit n’est pas destiné à une communication sociale.

    Ce travail de clarification, qui ne prend pas plus de 5 à 10 minutes, a des vertus thérapeutiques encore largement insoupçonnées.

    Reprenons l’exemple de cette rumination à l’égard d’un ami un peu lent à répondre. Voilà ce qu’on pourrait écrire à ce sujet dans un journal intime.

    « Cher journal,

     

    Aujourd’hui j’ai pensé à François, à qui j’ai envoyé un email et qui ne m’a pas encore répondu.

     

    Son silence m’a mis en rage. Je me suis dit qu’il se moquait de moi, qu’il me méprisait, que c’était la preuve qu’il n’avait jamais été mon ami. J’ai pensé que cela n’a rien d’étonnant dans le fond : pour lui, la vie est facile, alors que pour moi… J’ai pensé : voilà un homme qui prend les choses et les gens quand ça l’arrange, et qui les jette ensuite ».



    En écrivant ces lignes, on mesure mieux à quel point ces pensées sont excessives, déconnectées de la réalité.

    Le fait de les consigner dans un journal les fait apparaître telles qu’elles sont, nues, débarrassées des justifications qu’on cherche à leur donner mentalement.

    Une fois que c’est écrit on se dit : « c’est du grand n’importe quoi, mais qu’est-ce qui me passe par la tête, parfois ???? »

    Il est alors plus facile de prendre un peu de distance avec ces ruminations et de choisir, comme dans le conte du début de cette lettre, de ne plus les nourrir, pour ne pas les faire grandir.

    D’ailleurs, si vous avez vos techniques pour regagner en calme lorsque vous montez dans les tours (méditation, respiration, exercice physique etc.), faites-nous part de vos expériences.

    Santé !

     


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