• Surfer sur Internet en limitant son empreinte écologique

    Consommer autrement. À l’échelle individuelle, une bonne gestion de sa boîte mail permet de faire baisser son empreinte écologique.

    C’est une donnée méconnue, mais qui a son importance à l’heure où la COP21 a sonné la mobilisation générale contre le changement climatique : surfer sur Internet provoque aussi des émissions de gaz à effet de serre.

    En additionnant l’électricité nécessaire pour faire tourner les ordinateurs et les serveurs indispensables au stockage des données, le Web serait même responsable de plus de 2 % des émissions mondiales de CO2, selon l’association GeSI.

    Une part qui grandit au même rythme que se développent le stockage de données dans le « cloud » et le visionnage de vidéos en ligne. En 2020, le bilan carbone d’Internet devrait ainsi dépasser celui du secteur de l’aviation !

    Supprimer 30 e-mails

    Il existe pourtant des astuces pour réduire son « empreinte numérique ». Le réseau Newmanity préconise par exemple de mieux gérer sa boîte mail. « La moitié de la consommation électrique d’Internet est liée au stockage et à l’exploitation des données », indique Stéphane Petibon, directeur général de Newmanity.

    Pour limiter l’espace occupé par les « données dormantes », la start-up militante a lancé en janvier une campagne via la plateforme de mobilisation citoyenne Fullmobs. Newmanity invite en ce début d’année chaque internaute à supprimer 30 messages de sa boîte mail, ce qui permet d’économiser l’équivalent de la consommation d’une ampoule pendant une journée.

    Autre conseil de bon sens qui permet de limiter en amont le flux de courriels non désirés : installer un filtre anti-spam et supprimer ainsi automatiquement tous les messages publicitaires. Pour désengorger sa boîte mail, il est conseillé d’utiliser régulièrement l’application unroll.me, qui permet de recenser et de se désabonner des lettres d’information non désirées.

    Newmanity, une boîte mail écologique

    Une fois passé ce grand ménage, le changement passe par l’adoption de bonnes pratiques au quotidien. En France, un salarié d’une entreprise de moins de 100 personnes envoie en moyenne, chaque jour, 33 courriels de 1 Mégaoctet à deux destinataires, ce qui génère des émissions annuelles équivalentes à plus de 1 000 km parcourus en voiture, a calculé l’Ademe.

    Stéphane Petibon conseille donc de « réduire le nombre de destinataires » de chaque mail et d’« envoyer les pièces jointes plus légères possible ». Au-delà de la seule question des mails, le Backbn.fr dédié à l’impact environnemental d’Internet conseille également pour optimiser sa navigation et éviter les clics inutiles, d’éviter de passer systématiquement par un moteur de recherche en entrant directement l’adresse URL d’un site dans son navigateur et d’enregistrer les sites les plus souvent consultés en favoris.

    Et s’il reste parfois nécessaire d’utiliser un moteur de recherche, Ecosia propose une solution écologique. Ce moteur de recherche est disponible dans près de 50 pays et compte 200 000 utilisateurs réguliers. Les liens publicitaires cliqués depuis Ecosia génèrent des revenus dont 80 % sont reversés à un programme de reforestation au Brésil. En 2014, plus de 1,2 million d’euros avaient été collectés.

    L’exploitation des données, source de pollution

    « L’Usage d’Internet et des messages électroniques sont une opportunité, nous n’appelons pas à s’en passer, indique le responsable. Mais il existe des alternatives. » En témoigne la création par Newmanity d’une boîte mail écologique, dont les serveurs sont alimentés en électricité produite avec des énergies renouvelables. La start-up s’engage également à ne pas exploiter les données des utilisateurs à des fins publicitaires. Car plus que leur stockage, c’est cette activité qui consomme de l’électricité.


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